Mieux comprendre sa culpabilité pour mieux la vivre
La culpabilité a mauvaise presse. C'est vrai qu'elle n'est pas très agréable à ressentir, mais elle est pourtant nécessaire à notre vie en société et à nos relations avec les autres. C'est donc un allié incompris.
La culpabilité est nécessaire
La culpabilité est une notion (parfois décrite comme une émotion, parfois comme un sentiment) qui fait référence à la faute. Contrairement à la honte qui amène à se sentir une mauvaise personne, nulle ou sans intréret, la culpabilité pointe du doigt nos actes. Elle les qualifie de bien ou mal. Elle a donc un lien avec la morale et, par voie de conséquence, avec la norme sociale.
La culpabilité n'est pas toujours un problème ! Car, si ressentie de façon adaptée, elle nous permet de nous relier aux autres, de créer des relations d'amitié ou d'appartenir à un groupe qui nous enthousiasme.
Pensez par exemple à une culpabilité ressentie après avoir dit un mot blessant à votre ami. Votre sentiment vous amènera à vous excuser pour réparer le tord subi. Votre ami saura que vous n'aviez donc pas de mauvaise intention et votre lien pourra perdurer.
Sans la culpabilité, pas d'excuses. Et cela aurait pu ternir le lien avec votre ami.
Lorsqu'elle est adaptée, la culpabilité disparait une fois l'acte moralement répréhensible ou socialement non acceptable réparé.
Parfois elle nous étouffe
Mais la culpabilité peut devenir problématique lorsqu'elle est ce qu'on appelle dysfonctionnelle. C'est à dire qu'elle ne joue plus sa fonction normale de liant social. C'est le cas par exemple lorsque :
- elle nous fait supporter un poids trop lourd de responsabilités
- elle nous amène à nous soumettre et subir les gens et les événements
- elle nous inhibe et nous ne pouvons plus jamais être nous-mêmes
Dans ces circonstances, elle devient envahissante, presque chronique et peut nous mener à des pathologie comme le burn-out notamment. Car à force de ne plus pouvoir être soi-même par peur de "mal" faire ou par honte de soi de "mal" agir, nous subissons, encaissons et développons des mal-êtres parfois intenses. Il devient alors nécessaire de travailler à remettre ce sentiment à sa juste place. Cela peut se faire en thérapie notamment.
Un sentiment culturel
Puisqu'elle est affaire de morale et de normes, la culpabilité est donc dépendante de la culture dans laquelle nous vivons. Nous ne la ressentons de pas aux mêmes moments en France ou ailleurs puisque les normes sociales ne sont pas les mêmes partout.
En France, contrairement à la colère, la culpabilité a bonne presse dans notre culture occidentale française. Il semble de bon ton de se sentir facilement fautif(ve) d'avoir l'intention de déranger, d'exprimer son désaccord ou de refuser un service ou une demande. Et l'anticipation de cette culpabilité nous amène à ne pas faire des choses qui, selon la morale "ne se font pas". Elle peut donc être manipulée par des injonctions qui diraient que ceci est bien et ceci est mal.
Pour aller plus loin
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